Urban Paradize
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 En grattant le sang sur la housse...

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Elinn Rag
Guitare ensanglantée ♥

Elinn Rag

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MessageSujet: En grattant le sang sur la housse...   En grattant le sang sur la housse... EmptyJeu 23 Déc - 18:15



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- Isis et les autres -

( En grattant le sang sur la housse I )

Je suis née… Peut importe, où et quand.
Non, ce n’est pas ce qui m’intéresse. Ce dont je veux vous parler, c’est cette période de ma vie où je suis tombée entre « leurs » mains…

.

Tiens, vous n’aurez qu’à m’appeler Isis. Ce n’est pas mon vrai nom, puisque je n’en ai pas, mais celui de quelqu’un que je connais bien. On l’appelle ainsi lorsque je me tiens à ses côtés, et qu’elle me fait vibrer de toute mon âme. Je pense donc que personne ne verra d’inconvénients à ce que je me présente sous ce nom.

En fait, je suis la guitare de la véritable Isis~

.

…Mais je ne lui ai pas toujours appartenu, même dans la période qui nous intéresse. Ou, plutôt, elle n’a pas toujours été ma propriétaire exclusive.

Avant, il y avait ses deux frères infernaux. Je ne sais plus tellement comment je suis arrivée jusqu’à eux, trimballée à droite à gauche, mais j’ai fini dans leur grange-studio au fond du jardin, comme… Prof de musique ?

Ils apprirent très vite, même s’ils n’avaient qu’eux deux et mes cordes au service de leur don. Je passais des bras de l’un à ceux de l’autre sans vraiment sentir la différence, tant ils jouaient sur la même longueur d’onde. L’un peut-être un peu plus patient que l’autre, qui ne s’adoucissait qu’une fois qu’il me sentait en main, m’enfin.

La petite sœur, elle, je ne l’ai vraiment vue que ce soir-là, où elle me découvrit. Cette fois-ci, elle était dans le public, mais il ne faudrait pas beaucoup de soirs pour la voir fendre la foule et monter sur les planches avec moi. Les premières fois, elle ne me touchait que de la voix, ou du bout de ses doigts encore peu assurés, mais au fil des sorties je sentais clairement mes notes s’améliorer, tout comme les siennes, moins tremblantes. Une fratrie prometteuse.

Oh, bien sûr, avec les deux mecs, je devais parfois céder la place à mes cousines électriques, pour les laisser parcourir les vastes paysages d’autres mondes sonores, mais quand elle, était là, on n’avait plus d’yeux que pour moi. Elle, surtout, et son doigté presque amoureux sur mon corps, qui ne lâchait jamais une note sans moi.

.

Seulement, dans tout bonheur trop intense, dans toute paix trop douce, la fin vient abruptement, sans qu’on s’y attende. Et elle achève une ère dorée d’une violence rageuse, brûlante.

Là, même moi en fut surprise. D’ailleurs, j’en porte encore la cicatrice, cette tâche sombre, la marque du forfait, sur ma housse.

Il faut dire que j’étais sur son dos, toute enthousiaste à l’idée de fêter leur anniversaire, lorsqu’il tomba, les yeux déjà vitreux.

.

Après ça, on me délaissa un peu, me laissant, tremblant de froid, dans mon coin. Oh, je n’en suis pas vexée : c’était compréhensible, normal même. Quoique, des fois, le garçon restant tentait de me prendre, par quelques accords, espérant sans doute que je le consolerais. J’aurai tellement voulu, mais non. C’était hors de mes moyens. Il me reposait alors assez vite, et restait là, à me dévisager sans me voir.

Et puis, la jeunette prit les choses en main. Elle nous embarqua, nous, les deux squatteurs de la grange, et hop ! En avant la musique~

.

…Je crains cependant que son initiative n’ait pas eu l’effet escompté. Dommage, on s’était pourtant bien défendues, toutes les deux, cette fois-là, exceptionnellement seules sur notre piédestal. Mais le troisième compagnon… Qu’à cela ne tienne, le déclic eut quand même lieu cette nuit-là. Elle a bien fini par trouver une solution de secours, la Isis.
Ou plutôt là Helena, puisque ce n’est pas de musique qu’elle soigna son frère.

.

Après la pluie vient le beau temps.
Ah, oui, mais la brise finit toujours par se faire tempête…

.

Cette fois, juste l’éloignement forcé, abandon plus doux que celui imposé par la Faucheuse.
Par peur du qu’en dira-t-on, ou par dégoût de l’inceste, cet amour pourtant si profond. Salutaire même, pour les principaux concernés.

Il ne fallut cependant pas plus que cette nouvelle solitude pour briser la demoiselle.

Elle sombra d’ailleurs sans trop s’en rendre compte, cette fois. Même maintenant, elle n’en a pas conscience.
Mais, une fois encore, j’étais là. Tombée à terre juste avant qu’elle ne tombe sous le camion.

Moi seule s’en sortit sans séquelles, bien sûr. Juste avec une grosse frayeur.
La crainte d’être abandonnée, à mon tour, dans ma housse ensanglantée.

Ramenée sans elle à la maison, ce sentiment enfla encore. D’autant qu’elle semblait en mettre, du temps, pour rentrer, elle aussi. La grange, ancien paradis, s’était faite prison.

.

Finalement, mon sauveur, c’était le dernier encore debout. Il me permit d’aller la voir en même temps que lui, exceptionnellement rentré, sûrement en cachette d’ailleurs.

Il ne me joua pas, une fois devant elle. Je n’ai jamais su du coup si j’avais été simple accompagnatrice, s’assurant que son courage ne se dissiperait pas avant d’y être, ou bien si j’aurais du murmurer mes notes au chevet de l’inconsciente. Je finis seulement oubliée contre le mur, face à elle, à le regarder faire demi-tour après une poignée de minutes figées, démarche pressée et tête basse.

Moi, je n’étais pas au bout de mes peines, par contre : on tenta encore une fois de me laisser sur le bas-côté, de souffrir une nouvelle séparation. C’est que personne ne se souciait des sentiments d’un objet, ce qui est parfaitement normal, en fait. Mais, j’aurais eu un corps capable de bouger seul que je leur aurais fait savoir le fond de ma pensée.

Ceux dont je parle, là, ce sont ces trois gars on ne peut plus louches qui vinrent embarquer ma précieuse musicienne, celle qui ne vivrait pas sans moi, et réciproquement. En plus, avec ça, on était à peu près sûres de ne jamais se revoir, ce qui occultait toutes les autres pensées, à commencer par le questionnement sur l’identité obscure des trois individus. On n’enlevait pas les gens encore blessés d’un hôpital comme ça, enfin…

Heureusement, l’un d’eux, ce qui me les rendit assez sympathiques, en fait, finit par rebrousser chemin et venir me chercher. C’était le plus louche des trois, le plus loufoque, aussi, qui se faisait râler dessus par ses complices, mais ça avait l’air d’être le chef malgré tout.
Bien. J’avais le soutien du grand Manitou. Et j’étais avec elle. C’était déjà ça…

.

Là, je suppose qu’on peut passer les détails qui s’en suivirent pour en arriver directement à la case « présent ».

A ce jour, Helena est semble-t-il définitivement morte, s’oubliant jusqu’à muer en une certaine « Elinn », pas tellement différente, dans le fond, de la personne que j’avais connue. Peut-être d’autres ne diraient pas ça, mais c’est mon impression.
Isis, elle, qu’il s’agisse d’elle ou de moi, survécut au voyage. Et n’attendit pas tellement longtemps pour se réveiller, même si je pense que ma présence silencieuse a quelque peu accéléré le processus.

Concernant ces deux identités, elles sont un peu la frontière entre les différentes activités de la demoiselle.
Elinn, elle, c’est l’Ombre. Celle qui semble-t-il a séduit le chef, là, Mist, au point qu’il ne la prenne sous son aile. Oh, elle râle un peu quand il se permet de l’exploiter sans scrupules, mais finit toujours par suivre ses directives. Prétextant l’ennui, mais au fond, elle doit bien aimer son boulot, du genre plein de surprises.

Isis, de son côté, n’a pas changé d’un poil. Un peu plus sauvage et libérée, peut-être. Et accompagnée, maintenant. Trois gars à peu près aussi louches que son patron du Mur, m’enfin, leur compagnie est plutôt amusante. Et puis, sur scène… Même lorsque je ne peux qu’être spectatrice, depuis les coulisses ou un coin reculé de la scène… Mmm.

Sinon, entre les deux, il y a la jeune femme calme et posée, qui rattrape ses nuits, sans cesses écourtées –d’après moi, une séquelle de l’accident, dont elle ne se souvient plus- non pas en tentant vainement de se recoucher, mais en se plongeant dans les livres de cette charmante librairie où elle a atterri… Je ne sais trop comment, en fait. Entre nuits blanches et hyperactivité, c’est bien, finalement, d’avoir un tel havre de paix.

Elinn et Isis, en fin de compte, c’est la vie, mais sans les contraintes. J’espère d’ailleurs pouvoir témoigner de cette vie jusqu’à sa fin, calée sur le dos de ma musicienne, arborant les mêmes cicatrices que celles que porte son corps, que celles que son cœur a oublié.

See you ;
Isis~


.




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Elinn Rag
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MessageSujet: Re: En grattant le sang sur la housse...   En grattant le sang sur la housse... EmptyMer 27 Avr - 18:45



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- Chants de souffrance -

( En grattant le sang sur la housse II )

Jeu lunatique, accords défaits, aprèges saccadés.

Comme souvent, il fallait qu'elle me dise. Ses maux, ses plaintes, ses élans irrépressible d'une violence sans cible, à laquelle je me substituais. Parfois, ça faisait mal; ça irritait mes cordes, égratignait mon corps, siffler les oreilles; et je supportais. Parce que les mélodies qu'elle me faisait tour à tour sussurer ou vomir correspondaient à ses extrêmes, j'endurais en attendant la prochaine fois où le bonheur ou un état de bien-être sans failles la poussera de nouveau vers moi.

En attendant, je souffrais. Avec elle. Encore que, aujourd'hui, je la soupçonnais d'être plus atteinte que moi. Elle qui regardait tout avec un grand détachement en général, qui parfois, souvent même, se montrait impulsive ou à fleur de peau simplement pour pouvoir continuer d'être, en elle-même, neutre et objective, pour ne pas trop s'attacher aux contrariétés du monde extérieur et ainsi prendre les choses d'un regard assez philosophique, selon moi. Elle, que rien ne pouvait plus atteindre que la douleur physique. Celle qui martelait sa tête, d'un sommeil trop court qu'elle n'avait pu en aucune façon rallonger. Celle qui déchirait son bras et déchiquetait ses notes, me blessant d'un doigté de tortionnaire et de l'idée qu'elle avait plus mal que moi.

Lorsqu'elle me jouait, j'entrais en elle aussi profondément que si on avait fusionné. Je n'étais plus objet porteur de sensations et d'émotions seulement; je me fissurais pour laisser l'humain rentrer en moi et tout ça se déchainait dans ma caisse, ressortait en un assemblage de son que de toute évidence personne n'écoutait, de nous deux. Je prenais ce qu'elle avait en elle, j'en nourrissais mon cri et je criais malgré moi, mais juste concentrée sur le mouvement des choses en mon sein. Elle me parlait par son âme, me dirigeant vers ce qu'il fallait que j'avale d'elle de ses doigts, de son corps contre mon dos et de ses bras qui m'enlaçaient, n'écoutant pas ce que je créais à partir d'elle, mais observant juste la masse grouillante qui s'échappait par moi.

Ce jour-là, je remarquai que je crachais; son mal rendait mes notes griffues, farouches et indisciplinées.

La nuit avait été longue.

.

Elle avait débuté d'une des nombreuses routines dont Elinn abreuvait sa vie: danse endiablée tout contre une de mes cousines, en haut de leur petit nuage foudroyant qui était en fait une scène. Je n'étais pas jalouse: le ton de la confidence et les morceaux privés, intimes, me faisaient un effet aux antipodes de celui du concert, mais qui me faisait frémir tout aussi violemment, sinon plus, puisque les sensations qu'elle me servaient en pâture revêtaient leur forme la plus pure, et non pas celle, modelée, dont on faisait des chansons audibles et constantes. Elle pouvait donc me tromper en public, me laisser gisant dans les coulisses, témoin de son plaisir sans moi que jamais la colère ou la frustratrion ne me prendraient. Je savais mieux que quiconque de quoi il en retournait.

Terminant la soirée le plus tard possible, tournant avec les autres protagonistes habituels de ses orgies sonores un peu partout où on leur ouvrait la porte de l'entrée des artistes dans la vieille ville, ou même se laissant aller à des ébats improvisés à même le pavé, on n'avait pris le chemin du panier qu'au petit matin, avec ma maîtresse infidèle. Contrairement à ses autres amantes j'avais toujours une place sur son dos; cette nuit également.

L'aurore nous surprit, au sortir du métro. Je crois bien que cette fois-ci la fatigue avait engourdi les pas et les sens de ma compagne au point de lui faire perdre son chemin, et de la faire tomber dans le piège des souterrains de la ville. Le dédale du métro nous était resté d'un mystère impénétrable; il avait choisi de nous expulser de son corps plutôt que de nous guider jusqu'à la maison. Soit. Prenant exemple sur la victime la plus touchée de cette mauvaise fortune, je ne m'en formalisai pas, et ne m'indignai pas de me voir couchée contre un banc, à devoir veiller sur elle durant le cours séjour sur les terres de Morphée, avant qu'il ne l'en exile aussi, à son tour, ce qui ne prendrait tout en plus qu'une fin de grasse matinée. Une certaine somnolence me gagna aussi, caressée par le soleil naissant à travers mon écrin de tissu rapiécé et poussiéreux.

La sensation de bouger sans pourtant pouvoir en être capable me surprit dans ma veillée. Elinn encore endormie, c'était donc forcément un étranger et sans doute pas pétri des meilleures intentions. Pendant tout le moment où je fus entre ses mains, soulevée, tournée, portée, je crains de m'être laissée prendre par un voleur et de devoir abandonner une musicienne dont je ne m'étais pas encore suffisamment repu, qui ne m'avait aps encore lassée. Et puis... Non, je me retrouvai juste callée contre le banc, une position je l'avoue une agréable et rassurante que la précédente.

L'auteur du blasphème de me toucher -Elinn était très sensible sur ce sujet- avait l'air à peine plus agée que cette dernière; j'en déduisis qu'elle avait une marge de plusieurs années d'avances. Elle s'était calée contre un arbre, non loin. Elle regardait autour, nous regardait, l'air pensif. Elle avait des oreilles pointues et poilues au sommet du crâne, et une queue particulièrement agitée dans on dos: une Mistes. Alors qu'elle semblait ne pas vouloir partir, comme si elle attendait le réveil de ma belle au Bois Dormants, je m'inquiétais de la rencontre qui allait du coup immanquablement avoir lieu. Outre le fait qu'elle m'ait déplacée et qu'elle avait l'air de vouloir avoir affaire à elle, les premiers moments d'Elinn émergeant étaient toujours... Difficiles, lorsqu'elle avait quelqu'un à portée pour l'accuser de l'avoir privée de la fin de sa sieste. Alors qu'elle savait pertinemment qu'elle ne devait s'en prendre qu'à elle-même d'être insomniaque, et qu'elle saisissait là une simple occasion de se défouler.

.

Effectivement, la féline s'était plutôt montrée aggressive face à la louve, ou la "renarde", comme elle la désignait ironiquement. Et, en même temps, toutes les deux semblaient trouver un amusement, un divertissement intéressant à la conversation, provoquant ou jouant tour à tour avec l'autre, enchaînant l'humour et le synisme, passant par quelques réflexions maussades et autres remarques désobligeantes.

Et puis, elle s'était levée. Comme si le sentiment que la discussion, donc la pelote de laine avec laquelle, chaton espiègle, elle s'amusait avait tourné court et s'effilochait irrémédiablement, asséchant son attention et ses raisons de demeurer dans ce parc, fausse sans-abri qui n'était en fait que sans sommeil fixe et réparateur. Embarquée dans son brusque volte-face, on était sorties du parc, retournées vers les escaliers du métro, à retenter notre chance de rentrer chez nous, sûrement. Bien qu'avec Elinn, on ne savait jamais. Peut-être avait-elle encore l'espoir de pouvoir exploiter encore un peu cette rencontre et la pauvre interlocutrice qui se retrouvait plantée là, sans expliquation ni autre forme de politesse, et que sa fuite lui rendrait l'intérêt qui la désertait peu à peu.

Dans le même temps où cette perspective me toucha, la silhouette de la délaissée me la confirma, engageant la filature auprès de nous.

.

On a tourné, tourné, tourné... Comme un peu plus tôt, sauf que cette fois je la soupçonnais de le faire exprès, la pensant consciente de la présence de notre fileuse.

On a détalé dans le noir, courant presque entre les obstacles des galeries délabrées, les connaissant par coeur... Cette fois, le chemin était le bon, mais je ne comprenais plus: on était toujours suivies, et de façon officielle et assumée, si je puis dire.

On s'est séparées. Moi, dans les ténèbres du dernier couloir avant la maison, ne pouvant assister au duel des deux bêtes.

Car j'étais sûre que ça allait tourner mal. Pressentiment confirmé lorsque, ayant assisté au départ de la louve il y a un moment beaucoup trop long déjà, j'avais vu revenir le chat de métro. Poussiéreuse, écheveulée. Blessée. mais elle, elle n'avait rien fait de particulier, pris une ciragrette dans ma poche, s'était assise à côté, fumant dans le silence et dans le noir. Elle s'était pas mal amusée, aujourd'hui. Elle avait aussi récolté les fruits de ce jeu dangereux, et une grande insatisfaction face à la défaite de la manche qui consistait à empêcher à l'intruse d'arriver jusqu'ici, à son refuge, ou en tout cas à s'assurer qu'elle ne risquerait pas d'y remettre les pieds. C'est cette amertume doublée de frustraction, muée de colère sourde et accompagnée de douleur qui ressortirait ensuite, quand elle me prendait en main malgré sa blessure, à laquelle elle estimait avoir cédé suffisemment de temps et d'attention en la pensant simplement, en dépit de toute prudence quant au sang qu'elle avait perdu, et les diverses infections que le coup de griffe, ou de croc -je n'avais pas vraiment vu lorsqu'elle avait récolté la plaie-, et l'insalubrité du lieu pouvaient lui apporter.

A ce moment du récit, elle a déjà interrompu la séance de torture, forcée justement par un membre qui ne voulait plus continuer à bouger dans ces conditions, et un tournoiement de tête notoire, qui la faisait se sentir au bord du malaise. Je soupçonne d'ailleurs ce dernier détail d'être à l'origine de son hyperactivité présente, soit faisant les cent pas, soit rangeant un je-ne-sais-quoi qui trainait, comme beaucoup de choses dans son wagon, ou réajustant un rideau qui manquait de tomber, trop lourd pour sa tringle. Je pense qu'elle cherche là à faire fuir sa conscience pour terminer sa nuit comme elle peut, mais ça ne marche pas, alors elle continue, passant et repassant près de moi, échouée sur le sofa, témoin impuissant.

En effet, comprenant que mes moyens et ma compagnie ne l'avaient pas complètement apaisée, en particulier vis-à-vis de l'immobilité relative que sous-entendra sa blessure, je ne peux plus que ruminer, moi aussi. Encore que, je sais qu'elle, elle s'en sortira: elle ne pense déjà peut-être plus du tout aux contrariétés du jour, aidée par sa faculté de détachement notoire, mais juste à l'ennui prodigué par son état affaibli.

Et je plains aussi le prochain qui aura affaire à elle, s'il la trouve encore dans cet état... Un peu amusée par l'idée de ce qu'il en ressortira, je l'avoue...

See you latter, & better(?),
Isis~


.




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