Sujet: "Mistigri, c'est mon patron!" Dim 27 Juin - 23:56
Elinn Rag~ L'Ombre sous les feux de la rampe ♫
"L'Univers existe pour que j'existe."
Présentation générale
Non, pas d'photo u_u
Nom: Rag (frippe, chiffon, in English... Ca lui va bien ) Prénom: Elinn (la signification de ce nom n'est que hasard... ) Surnom: Isis (nom de scène ♫) Sexe: ( . )♂ _ ( x )♀ ,what else? _ ( . )Autre?! O_O Age: 17 ans Groupe: ( x )"Adulte" _ ( . )Galérien _ ( . )Rameur _____________( . )Etudiant _ ( . )Mistes _ ( )Ombre Métier: Sbire de Mistigri // Libraire à ses heures // Musicienne Niveau scolaire: En seconde lorsqu'elle a arrêté le lycée
"Les sots parlent beaucoup du passé, les sages du présent, les fous de l'avenir."
Biographie
Chapter I: C'est, comme toujours, l'amour qui perdra les héros~ Helena's story
Helena Mend est née le 24 juin 1993 à Liverpool, au beau milieu d'un orage particulièrement violent cet été-là. Elle n'aura pas le temps de connaître sa ville natale ou sa famille, implantée dans les environs, puisque, travail oblige, le père de famille embarqua toute la maisonnée -composée alors de deux jumeaux turbulents et d'une femme et d'une fille à peine sorties de maternité- aux Etats-Unis. Son enfance verra pèle-même plusieurs Etats des quatre coins du pays et ses frontaliers, deux autres frères cadets, des écoles de moins en moins accueillantes et des amis de moins en moins proches, une longue liste d'animaux de compagnie divers et variés qui n'ont jamais duré plus d'un an, des disputes conjugales et fraternelles, une infinité de bêtises et autres plans foireux, une collection impressionnante de bleus et autres blessures plus ou moins graves, et un certain nombre de tragédies. Parmi elles, la disparition de la moitié de la paire d'aînés du clan. Mais ça, on y reviendra plus tard.
A force de déménagements, la fratrie -anormalement grosse pour un œil extérieur quelconque- a fini par s'en tenir aux strictes relations familiales, qui étaient plutôt charmantes avec leurs petites turbulences, leurs guerres acharnées et leurs trêves polissonnes. A plus forte raison, les trois aînés, basculant de plus en plus du côté obscur de l'enfance avec l'âge, se contentaient d'amuser -ou de martyriser- les petits tout en boudant les repas communs, seuls contacts obligatoires avec les représentants du corps parental. Cinq gosses aussi soudés qu'une seule et même entité -entité particulièrement schizophrène et dérangée, on est d'accord- donc, dont le noyau et les dirigeants étaient ce couple singulier d'énergumènes qui avaient grillé la politesse à tout le monde pour naître les premiers. Mais, avec le temps, éloignant les petits, ils s'enfermaient de plus en plus entre eux seuls ou disparaissaient parfois, le soir, sans rien dire. Non contente d'être ainsi écartée, Helena fugua une nuit à leur suite, pour découvrir quelle maîtresse les avait ensorcelée, les monopolisait au détriment du reste de la tribu. Elle était multitude et ne portait qu'un nom: Musique.
Elle était belle, elle était libre. Elle séduisit aussi la fillette, qui pourtant n'avait pas dépassé 12 ans. Quand les chefs de la fratrie tombèrent sur elle, minuscule au milieu de la foule, hypnotisée, captivée par on ne savait quoi, ils l'inclurent à leur culte du son sans trop avoir besoin de réfléchir. Il faut dire que le véritable harcèlement qu'ils subirent suite à cette nuit leur força un peu la main. Mais l'auto-invitation de la cadette fut acceptée.
Elle n'avait pas grand chose d'une jeune fille de son âge, Helena, qui n'avait jamais touché une poupée et déchirait ses jupes. Bien que seule membre de la gente féminine à bord du vaisseau, ou peut-être bien à cause de ça, elle avait développé un goût et une soif insatiable de la bagarre, et ce dès qu'elle avait su qu'à quatre pattes, c'était résolument mieux qu'assis. Malgré les efforts conjugués de tous, rien ne réussit à la changer. Au contraire. Musique, elle, y parvint. Du moins un peu mieux que les autres. Bien sûr, la métamorphose n'a pas été transcendante. Mais, curieusement, une guitare à la main, un certain romantisme émanait d'elle. Une impression de douceur derrière son vernis de terreur appuyé par certaines vibrations de sa voix, qu'elle ne laissait pas résonner gratuitement, et à la portée de n'importe quelles oreilles. Privilège était donné à ses deux mentors d'être témoins exclusifs du spectacle, pendant qu'ils menaient un apprentissage assez anarchique sur elle, pour tenter de lui faire maîtriser l'un des instruments qu'ils s'étaient procurés ça et là. Seulement, impatients, trop pour attendre la maîtrise nécessaire pour qu'elle puisse les suivre jusqu'en haut, ils ne tardèrent pas à craquer et à la poser devant eux sur la scène, derrière le micro. Isis naissait et ceci fut le top-départ de sa vie scénique.
Mais au fait, vous vous souvenez de la tragédie qu'elle était supposée vivre? C'est pas le moment d'oublier, la voila qui arrive. ____________________________________________________________________
Il avait quatre ans de plus qu'elle, un fossé rempli d'admiration. Il était la tête pensante de la tribu, un pilier de la famille. Il était son professeur particulier de guitare. Il avait toutes les qualités qu'on pouvait lui trouver, et bien d'autres encore. Il était parti fêter le saint âge de la libération et des responsabilités avec son frère et sa guitare, au bar habituel. Il avait pu constater que cette soirée-là n'était pas animée de la même ambiance que d'habitude cependant. Il sentit l'air chauffer, puis la tension exploser. Il s'était interposé, calme et sympathique, dans une conversation bouillonnante entre deux ivrognes... Seule la guitare, à la housse maculée de sang, était rentrée à la maison ce soir-là.
Ce qui a suivit l'incident n'est qu'une suite d'événements flottants dans le brouillard sombre du deuil. Des semaines de vie au ralenti, où on jouait en silence, mangeait la tête basse, travaillait distraitement. Ou bien on ne faisait rien et s'enfermait dans la réserve du terrain qu'ils occupaient alors, transformé en véritable studio, et on ne vivait plus, comme le deuxième jumeau en ce moment, littéralement planté par sa moitié. Des semaines jusqu'à une certaine date-clé, oubliée de tous, même de la personne concernée.
24 juin. En toisant les chiffes sur le cadran du réveil, qui eux continuaient d'avancer alors qu'ici rien ne bougeait, Helena trouva que quelque chose clochait. La réponse à sa question muette d'alors ne trouva réponse que bien, bien plus tard, quand les enfants obéissants rentre avant de dépasser le couvre-feu. Elle, prit la première vraie initiative de la maisonnée depuis un bon bout de temps. Elle attrapa la guitare dont elle avait fini par hériter, plus personne ne voulant d'elle ou de la tâche qui salissait sa housse, le zombie qui lui servait de frère et se replongea dans les délices enivrants de la fugue. Et là où on répétait mécaniquement qu'on était pas d'humeur à sortir, elle rétorquait, avec toujours plus de conviction, qu'un anniversaire n'était pas à considérer comme une vulgaire sortie. Même si dans les faits, effectivement, c'était surtout un bon prétexte pour se donner un coup de pied au derrière et sonner les trompettes pour réveiller tout le monde, et qu'elle se fichait autant de ses 14 ans que de l'épaule qu'on risquait d'arracher à trop vouloir rentrer. Elle tint bon et tira jusqu'à la salle de concert la plus proche, tint le temps de quelques verres, tint jusqu'à ce qu'on lui propose la scène et qu'elle l'accepte. En redescendant, son accompagnateur avait déserté.
Elle rentra directement et mis le cap sur la remise, où elle le retrouva, comme elle s'y attendait. Comme un objet rangé après usage, il s'était replié dans un coin. Mais un objet qui n'avait rien de très matériel tant il ressemblait à un fantôme. En punition de sa mutinerie, il eut droit à une prolongation de concert en privé. A un silence gêné par son insensibilité apparente. A une main chaude pour ramasser les larmes à leur sortie du vase débordant. A d'innombrables caresses, fébriles et hésitantes, puis lascives et appuyées, dont chacune contribuait un peu plus à la fonte du glaçon qui lui servait désormais de corps sans qu'il comprenne trop pourquoi. Au goût sucré de ces lèvres, si tremblantes au moment de se poser sur les siennes.
Ca faisait quelques temps déjà que l'adolescente était amoureuse de son frère. Et s'il ne fit attention à rien de ce qu'elle put lui donner à cette occasion-là, et au suivantes, il dut s'en souvenir, après sa résurrection -où elle y était sans doute pour beaucoup- lorsqu'il se mit à les créer lui-même, les occasions.
Bizarrement, cet anniversaire peu ordinaire a été pour tous le coup de gong révélateur. Sans le même enthousiasme qu'avant, mais avec un peu plus d'entrain quand même, on recommença à respirer chez les Mend. On ne tarda pas non plus à redevenir à redevenir très curieux, surtout lorsqu'on a 10 et 11 ans, qu'on a plus d'idées de bêtises à faire et qu'on aime beaucoup espionner les grands dans la remise où personne n'a jamais au le droit d'entrer à part les trois musiciens. On eu pas à épier très longtemps pour constater que si la musique y résonnait toujours la journée, la nuit tombée on suivait une toute autre partition. Et on ne pensa pas vraiment aux conséquences en s'empressant de mettre papa et maman dans la confidence...
Près d'un an et demi de cache-cache et d'un conflit de plus en plus explosif. C'est le temps qu'il a fallu à ces honorables parents pour épuiser toutes les ressources de leur imagination à essayer de défaire l'amour qui était né sous leur toit. A la fin, lorsque les rumeurs avaient été répandues et confirmées partout où ils avaient pu s'installer dans l'intervalle, lorsque même les cadets avaient fini par s'y faire tandis qu'eux craquaient, ils devaient se considérer comme maudits. Jusqu'à révéler leur dernière carte. Jusqu'à traîner leur fils dans une université outre-Atlantique et user d'arguments miracle -aussi efficaces qu'inconnus du reste du monde- pour lui faire passer l'envie de rentrer avant d'arriver au bout du cursus. Leur plan semblait être de gagner du temps en espérant que les hormones de l'un ou de l'autre fassent leur boulot et aillent voir ailleurs. On n'avait jamais vu parents si impatients de surprendre leurs enfants en compagnie de leurs premières conquêtes.
L'idée de condamner le pont entre les amants en attendant qu'il s'effondre tout seul a d'ailleurs marché mieux que prévu puisque plutôt que le lien, c'est l'un des piliers qui le tenait qui s'est lui-même brisé.
Helena Mend, après avoir perdu l'appui de ses deux frères aînés, a perdu pied en trébuchant sur le bord de la route pour rentrer chez elle à la fin d'un concert, car elle avait promis de chanter pour trois maintenant. La dernière chose qu'elle vit: la lumière piquante de phares gigantesques. Qu'elle entendit: le son brûlant d'un klaxon affolé. Le choc qui s'en suivit fut à la taille du camion qui freina juste assez pour lui laisser une chance de se relever un jour. Une chance. Pas une certitude. Elle fut transportée d'urgence à l'hôpital. Son coma dura le temps de l'opération, suscita les -faux- espoirs de tout le monde en faisant mine de se dissiper, puis décida de se prolonger. Elle reçut la visite de sa famille, eut droit à un campeur revenu d'Europe le soir de Noël, fit sourire un étranger dont elle aurait bien volé le chapeau farfelu et maintint l'état d'hibernation. Elle se réveilla un peu après le nouvel an, juste le temps de voir deux hommes la rendormir et se préparer à l'emporter. Ils la couvrirent chaudement, attrapèrent toutes ses affaires et sortirent en toute hâte, son corps frêle et abimé dans les bras. Le sang de la plaie laissée par la perfusion arrachée gouttait le long de sa main et le long des couloirs. Les infirmières crurent à une fugue.
Helena Mend fut déclarée morte quelques mois plus tard, après des recherches acharnées infructueuses et compte tenu de son état au moment de la disparition.
Mais ça... Tout ça, Elinn Rag ne pouvait pas le savoir. Elle s'en fiche pas mal, d'ailleurs.
Chapter II: "Moi, c'est Elinn. Pas Bill. Elinn"
Elinn Rag, elle, est née on ne sait pas trop quand dans une salle à la décoration si pauvre qu'on en frissonnait de froid. Elle cligna des paupières plusieurs fois, mouvement furtif qui eut un effet ravageur sur les autres personnes présentes dans la pièce. Parfaitement réveillée malgré une fatigue intense mêlée de douleur, elle n'arrivait pas à les percevoir clairement, et sa nuque ne semblait pas vouloir écouter ses ordres de bouger. La première chose dont elle fut sûre, c'est le bruit d'une porte qui s'ouvre à la volée et claque derrière un nouvel arrivant, et...
-Saluuuut!! Alors comment va notre petite... Hein?
Et d'un grognement inconsciemment sorti de sa gorge en protestation à l'explosion sonore qu'elle venait de subir. Apparemment, même l'esprit frappeur qui venait d'entrer s'était laissé foudroyer par le fait qu'elle ne dormait plus. Sous le coup de deux surprises consécutives, les autres protagonistes de la scène s'étaient figés, tandis que le regard de la jeune fille tournait dans tous les sens pour tenter de voir quelque chose d'autre que ce plafond désespérément blanc et que les pas du joyeux inconnu se remettaient en marche. La première chose qui traversa son champ de vision fut le sommet d'un chapeau élimé rapiécé de tous les côtés, suivi de près par un sourire si étiré qu'il en faisait oublier le reste du visage.
-Aaah, mais c'est qu'elle est réveillée~
Puis doucement, la vie reprit dans la petite chambre -puisqu'il y avait un lit, celui où elle était, elle supposait qu'on était dans une chambre-. Une main tira le curieux visiteur en arrière.
-C'est bien ça le problème. Où étiez-vous? Vous deviez trouver le chef de l'hôpital pour... -Mais! Mais! Ton copain Bill allait oublier de laisser la guitare, je trouvais ça dommage!
Le bruit sourd de quelque chose qu'on pose délicatement au sol accompagna la protestation. La blessée sentait la housse de l'instrument calée contre son matelas. Guitare? Quel rapport avec elle? Elle n'avait jamais entendu parler d'hôpital qui faisaient ce genre de cadeaux à leurs patients.
-Et puis, mon petit docteur était en pleine opération, il fallait pas le déranger! -Hum. Bon, il est temps de nous retirer maintenant, débrouillez-vous avec ce qu'il- -Euh... Excusez-moi, ça vous tuerait de m'expliquer le délire?
Nouvel arrêt du temps sur le lieu. L'impatiente, vexée d'être exclue d'une conversation par laquelle elle se sentait concernée malgré elle -parle-t-on souvent de ses patients dans la chambre d'un autre?-, et que de toute façon elle ne supportait pas, victime d'une migraine atroce, avait grogné une réplique qu'elle cherchait à caser depuis le début des échange, et où elle avait même eu le temps de rajouter une politesse, en dépit d'un ton pour le moins bourru. Lorsque les statues vivantes renoncèrent à l'immobilité, elle crut en percevoir une bonne partie qui quittait la pièce. La dernière restant lorsque le battant de la porte se referma attendit encore un peu avant de dégeler.
-Eh bien. Ils fuient toujours aussi vite, Bill.
L'adolescente crut distinguer le chapeau abimé en entendant la voix moqueuse. La discussion semblait se tourner vers de meilleurs sujets, ce qui la poussa à au moins faire l'effort d'un dialogue.
-Désolée, je m'appelle pas Bill. -Alors comment tu t'appelles?
Cette fois, ce fut à son tour de se raidir sous un silence suspendu. La question la plus banale du monde... A laquelle elle n'avait pas de réponse. Le mal de tête amplifia.
-Bah, je plaisantais. Bill, c'est les gars pas trop aimables sur qui je dois compter pour m'apporter mes petits protégés et toutes sorte de choses dont je peux avoir besoin. Ah, et moi c'est Mist~ Mais tu peux m'appeler boss! -Crève. Mais Mist, c'est vraiment ton nom? Trop classe pour toi, je t'appellerais pas comme ça. -Après il faut voir si t'auras beaucoup l'occasion de m'appeler... -C'est-à-dire? -Humm... Je me demande si je devrais... -Quoi? -Non rien, je vais le faire quand même. Expliquer, je veux dire. Déjà, où on est. A Togenkyo. Si ça te dit rien, c'est pas trop grave, mais c'est là où tu vivras désormais. Moi, je suis une sorte de... Chef. Mais les habitants de la ville, je les vois pas souvent, une fois qu'ils sont lâchés. -Ah, zut. -Quoi? Je vais te manquer? -Pas vraiment. Quoique, ça pourrait être marrant de t'emmerder. -J'ai hâte de voir ça tiens~ -Bah non. -Ah? -T'as dis qu'une fois sortie, j'te reverrai plus. -Moui moui... -Mistigri a-t-il oublié de me parler de quelque chose? -Misti... -Tu parles comme un chat. Et tu t'appelles pas Mist. -Bon... Soit, j'approuve le surnom. Même si c'est la première fois qu'on me fait un coup comme ça... -Ravie de faire ton dépucelage du surnom. -Humm... Donc, oui y a un moyen de pas trop perdre contact. -J'ai jamais dit que j'y tenais... -Ah moi maintenant, j'y tiens! T'es marrante comme fille. -On aura tout entendu... -Et tout vu aussi. Déjà il me dérange en pleine opération, mais en plus je le surprends en train de harceler une patiente qui d'après ce que j'en sais devrait encore dormir comme un bébé. -Mais! La dernière fois elle dormait déjà, alors j'en profite un peu~ -Désolée de pas aimer les grasses mat'... Et t'es qui toi?
La vision étriquée qu'elle avait de la pièce et son attention accaparée par la conversation, qui aggravait encore sa douleur, ne lui avait permis d'identifier un nouveau venu que lorsque celui-ci se manifesta. D'après ces dires, c'était le soit-disant médecin que Mistigri devait aller chercher. Il se présenta effectivement comme tel, et tout en s'avançant vers elle pour un rapide examen, qui avait rabattu ses paupières pour parler sans plus avoir la force de les rouvrir, ni elles, ni la bouche, tout en sermonnant le prétendu chef de Togenkyo. D'ailleurs, elle avait vraiment du mal à comprendre ce qu'elle faisait ici, tout comme ce qui l'avait fait venir et, à plus forte raison, ce qu'il avait bien pu se passer avant ici. Lorsque la réflexion annihila tous ses efforts pour juguler sa migraine, elle abandonna et écouta juste pour tenter de savoir où elle pourrait bien tomber en sortant du lit. Mais son temps de réaction avait été trop lent, c'était déjà terminé. Elle arriva juste pour la dernière recommandation, qui était de la transférer à l'hôpital avant de la laisser. Mist acquiesça, puis au moment où le médecin sortait, il l'avertit sur un ton plus sérieux que jusqu'alors:
-Au fait, t'en fais pas pour le coup de l'Ombre, elle sera déjà citoyenne de Togenkyo en arrivant chez toi.
Tout comme l'interpelé, la concernée fronça les sourcils sous la remarque énigmatique. Le premier sembla comprendre le message après un petit temps de réflexion -ou bien avait décidé de l'ignorer et d'attendre de voir- et referma la porte derrière lui, tandis que pour la deuxième allait débuter un long et laborieux monologue apparemment destiner à lui faire saisir le sous-entendu précédent. ____________________________________________________________________
Il commença par lui parler d'elle. De façon très peu détaillée: elle avait quinze ans, elle avait été renversée par un camion et se trouvait à ce moment-là dans un certain état de détresse -ce en quoi elle eut du mal à croire-. Il occulta en revanche tout nom, toute date ou quoique ce soit qui lui aurait permis de s'y retrouver un peu plus et de se situer, ou même seulement de juger si ce qu'il disait était vrai. Le seul point positif de cette démarche fut de lui confirmer qu'elle avait la mémoire littéralement vide, et qu'elle n'en avait pas grand chose à faire. Ensuite vint le temps de la raison d'être de cette hypothétique ville, partie qu'elle évita d'écouter par peur de voir resurgir la migraine -le médecin de tout à l'heure avait constaté à haute voix que les antalgiques, pourtant très puissants n'avaient absolument aucun effets; il avait retiré la perfusion-, puis enfin la raison pour laquelle il prétendait avoir une solution pour ne pas se séparer -proposition qu'elle s'apprêtait à refuser, quelle qu'elle soit-.
Ombre. Des sortes de super-citoyens qui pouvaient se balader où ils voulaient, y compris dans le Mur qui est interdit à tous les autres, en échange de quelques services rendus à leur patron, Mist, et de la mission d'accompagner les nouveaux dans leurs premiers pas dans la ville. Des bons samaritains professionnels en gros.
Le discours passionné de l'homme dura tellement qu'à la fin, l'adolescente avait commencé à bouger ses bras et ses jambes pour mesurer l'ampleur des dégâts et estimer combien de temps elle serait dans ce détestable état d'impuissance. Ses tentatives diffusèrent un mal si indescriptible qu'elle n'oserait pas réessayer avant qu'on la force à se lever. Une fois l'éclair de douleur passé, elle entreprit de détendre un à un ses muscles crispés -ce qui empirait encore son cas- et rouvrit les yeux. Son squatteur de chambre était revenu auprès d'elle, et malgré la moue interrogative qu'il arborait, et qu'elle prit comme une forme de harcèlement, elle le remercia silencieusement d'au moins lui épargner l'aveuglante absence de couleurs du décor. Mais cette présence finit par l'agacer fortement, et elle réfléchit malgré elle à une réponse. Une fois satisfait, il serait bien forcé de s'en aller, non?
Il esquissa effectivement un pas vers la sortie en prenant connaissance de la conclusion de tout ceci. Avant la tombée du rideau, il fut encore apostrophé:[/b]
-Au fait... Je m'appelle Elinn. Pas Bill. Elinn.
[i]Son sourire s'élargit et il passa le seuil de la chambre en sautillant, sous un soupir de sa nouvelle protégée. Elle avait gagné une nouvelle vie. Lui avait eu un nom et une Ombre.
Par la suite, jamais Elinn ne s'était demandé pourquoi elle n'avait pas -comme c'était initialement prévu- refusé la proposition. A chaque fois que quelqu'un le lui demandait, elle haussait les épaules. Ca n'était plus vraiment important, maintenant. Sa nouvelle vie était faite, son boulot d'Ombre en faisait partie, elle n'envisageait pas de se mettre à marcher sur une autre voie? Pas pour le moment du moins.
Seconde vie, mais qui lui donnait l'impression d'en vivre trois. Sortant, quelques semaines après son arrivée, de l'hôpital où elle avait agonisé sous les sourires désolés des infirmières, elle s'était retrouvée désœuvrée et un peu perdue.
Sa première décision fut de ressusciter Isis. Non pas qu'elle se souvienne de sa courte carrière musicale, mais ses doigts se souvenaient des cordes et sa voix de la justesse. Lorsqu'elle avait été transférée, la mystérieuse housse l'avait suivie. Apparemment, c'était une de ses seules possessions d'avant, d'ailleurs elle ne comprenait pas très bien pourquoi elle était autorisée à l'avoir, si aucune connexion ne devait avoir lieu entre les deux existences. Mais bon, ça lui évitait déjà d'avoir à chercher son matériel quand, passant au hasard devant un bar au petit matin -à l'heure de la fermeture donc-, elle s'était surprise à s'intéresser à une affichette faite à la main "Pharaonix cherche désespérément chanteur!! Demander au pilier de bar à face de geek pour un essai ♪". Un groupe donc. Après être passée plusieurs soirs d'affilée devant l'affiche, victime d'un ennui grandissant, elle était entrée. Isis, c'était le nom cousu sur la housse et celui sous lequel se présenta la recrue des trois pharaons. Pilier de bar et ses copains ont tout de suite adopté la petite déesse égyptienne.
En seconde position, appart'. Après toute une période passée à vagabonder d'hôtels en chambres d'inconnus, se mit à la recherche d'un petit nid douillet. Son choix ne s'arrêtant sur aucune proposition à sa portée -les revenus du groupe n'étaient pas spécialement importants-, elle s'apprêtait à abandonner la traque lorsqu'elle tomba sur cette rame de métro abandonnée alors qu'elle explorait les sous-sols de la ville. En moins d'un mois elle fit en sorte qu'il soit habitable, et au fil du temps le taudis devint un chez soi respectable et aussi bien équipé, un territoire qu'elle défendait farouchement contre les étrangers, ou même les connaissances. Son domaine était celui de la solitaire.
Entre temps, elle avait eu une passade où elle enchaînait lycée, boulot d'Ombre et musique. Le lycée la mit d'emblée sur les nerfs, elle arrêta. La trace de on passage là-bas ne restera jamais qu'un uniforme perdu au milieu des fripes de son wagon personnel. A cet essai infructueux avait succédé un jonglage entre musique et ombre donc, mais qui ne la satisfaisait pas vraiment. Le premier n'occupait pas assez ses longues journées quand elle ne se trouvait pas assez serviable pour engager plus de temps dans l'autre. C'est alors que se présenta cette curieuse opportunité. Un café-librairie, verrait-on Elinn là-dedans? Mais bizarrement, tout comme elle avait accepté l'offre de cet homme à moitié fou dans cette chambre si immaculée alors que la migraine lui hurlait dans le crâne, elle saisit celle de cette vieillarde qu'elle avait failli bousculer chez le marchand de tissus. La vieille tenancière lui fournit alors les deux derniers points qui manquaient pour compléter son emploi du temps: un vrai travail à mi-temps et la lecture...
[...] To be continued... in RP ;p
"De toute éternité, le Beau est plus rentable que le Bien."
Description mentale
Aussi insaisissable et complexe puisse-t-elle paraître, la personnalité d'Elinn se décline selon deux axes principaux: ce qu'elle est, et ce qu'elle paraît être. Bien sûr, si les deux facettes étaient clairement distinctes, ç'aurait été un jeu d'enfant de la cerner, pourtant ce n'est ni son but, ni la réalité. Il va alors falloir la décortiquer soigneusement pour arriver à s'y retrouver un peu...
Indifférence et désinvolture. Ça, on peut dire que ça fait pleinement partie du caractère de la bête. Ce n'est pas une personne qui s'implique dans ce qu'elle fait, à part quelques rares exceptions. Elle n'est pas non plus très démonstrative, agit toujours avec détachement, du moins lorsque ses motivations sont réelles. Si ses intérêts sont à traiter sans grand sérieux, d'importance secondaire ou servent indirectement ceux de quelqu'un d'autre, elle aura moins de scrupules à employer toutes sortes de méthodes, de la terreur à la manipulation. Bizarre comme technique, mais compréhensible: la meilleure cachette de l'arbre, c'est la forêt.
Indépendance et solitude. Lionne sans petits, louve sans meute, elle ne fuit pas spécialement la compagnie des autres, mais ne va pas la chercher pour autant. Lorsqu'on la mène auprès d'un groupe de personnes cependant, elle est tout à fait à l'aise et parfaitement amicale. Seulement, elle reste très évasive dans ses relations, qu'elle prend d'ailleurs avec le minimum de sérieux. Incapable de respecter un engagement, ou de manifester un quelconque intérêt pour les liens qui la lient au monde, celui qui ne la connaît peut être surpris par cette figure blasée au rire franc, qui pourrait jeter ses "amis" comme céder à toutes leurs envies, même les plus viciées, sur un coup de tête. Finalement, on ne sait pas très bien où elle se situe de ce côté-là. On peut dire que c'est le seul domaine où elle ne se formalise pas d'être prise entre deux eaux, entre la partie d'elle qui se complait dans le silence et l'absence de gens, et celle qui les accepte comme ils viennent, quelles que soient les circonstances. Encore une fois une étrangeté de sa part, mais à bien y regarder, c'est peut-être la seule forme d'équilibre présente chez elle.
Obstination et liberté. Un trait qui lui appartient totalement cette fois, et sans subtilités ni demi-mesures. Une fois lancée, la tornade Elinn ne s'arrête pas. Elle haït toute forme d'autorité ou d'obstacle qui voudrait intervenir sur sa vie, et réagit avec violence aux propos de gens qui croient mieux savoir qu'elle ce qui est bon pour elle, même si ces derniers n'avaient aucune mauvaise intention et avaient juste proféré l'ombre d'un conseil sur lequel elle avait tilté et démarré au quart de tour. Et, tant qu'on y est, la violence. Autant elle peut passer des heures à parlementer, argumenter ou envoyer des piques acides à un interlocuteur ou adversaire, autant certains cas la voient directement entamer la conversation par un coup de poing. Son tempérament de girouette y étant pour beaucoup dans le choix de la démarche à suivre, elle prend aussi en compte quelques critères qu'elle seule connait et sait déchiffrer, tant l'adoption de la solution paraît aléatoire.
Caprice et égocentrisme. La justification d'une bonne partie des étrangetés d'Elinn. Tout ce qu'elle pense, dit ou fait tourne autour de sa seule humeur ou envie du moment. Mais elle ne semble pas remarquer ses affirmations contradictoires et autres actions incohérentes, détournant les interrogations par un "J'ai changé d'avis" et continuant d'avancer sur un chemin devenu plus que tortueux avec ses lacets et ses demi-tours sans même vouloir jeter un œil derrière elle, qu'il s'agisse de son passé proche ou de sa vie précédente. Ce dernier point ferait presque d'elle une citoyenne modèle de Togenkyo: contrairement à certains qui ont gardé leurs souvenirs ou d'autres qui n'ont de cesse que de les retrouver, elle aurait eu la même réaction quel que soit le cas dans lequel elle se trouvait, l'indifférence.
Insomnies et farniente. Deux situations plutôt incompatibles, mais qui rythment pourtant la vie de la demoiselle. En effet depuis son arrivée dans la ville -avant, elle ne sait pas et s'en fiche- son imperméabilité aux effets directs de toutes sortes de drogues et à l'alcool s'applique aussi au sommeil, qui ne s'étend jamais sur une durée trop longue. Loin d'être en permanence épuisée par ce phénomène, auquel elle était apparemment naturellement accoutumée, elle est en revanche particulièrement feignante, et passe facilement de longues nuits et journées dans l'inactivité la plus totale, incapable même de répondre au téléphone, qui dans ces cas-là ne manque pas de sonner. Encore une fois un coup de son tempérament lunatique, mais ses connaissances proches y sont habituées, alors elle n'a pas à s'arrêter.
Discrétion faussaire. On l'aura compris, Elinn se plait -consciemment ou non- à nous perdre dans les fils entremêlés de la toile qui représente sa personnalité. C'est aussi en partie pour cette raison qu'elle ne parle d'elle qu'à condition d'y être forcée, et toujours avec légèreté et ironie, qu'elle n'a jamais rien dit à personne au sujet de sa particularité, ce qui la pousse parfois à faire semblant d'être ivre, ou ce genre de comportements, qu'elle ne va pas d'elle même voir l'autre, qu'elle apprécie les tête-à-tête avec elle-même, qu'elle ne mélange pas volontiers les différentes vies qu'elle mène et leurs protagonistes respectifs, qu'elle ne cherche pas à paraître normale, ou même qu'elle a choisi de vivre en sous-sol, tout ça par soucis de discrétion et pour éviter de se dévoiler de trop.
Description physique
Elinn, Elinn... Son nom même est un avertissement. Son corps est souplesse, ses pas silence, son regard menace. Silhouette fine ayant renoncé depuis trop longtemps à être frêle pour qu'on ne puisse en voir les traces, affublée de quelques formes franchement dessinées équilibrées l'air de rien par une musculature affirmée, sans être omniprésente. Aura féline émanant de chacun de ses mouvements, attitude fière et impression dangereuse d'un prédateur sous tension permanente, prêt à vous sauter dessus, même au repos. Crinière or et de cuivre, iris d'émeraude pour une lionne fière et farouche, mais doté d'un certain brin de sagesse.
Elinn... Qui peut malgré tout surprendre son monde, et démolir sans remords l'image qu'elle offre généralement d'elle.
En seconde position dans la liste des différents visages de la jeune femme, celui de la lassitude. Celui qui ne se laisse traverser par aucune expression, même pas par l'indifférence, ou peut-être seulement s'il s'agit de la moue abrutie et molle de celui qu'on tire d'un long sommeil. Ensuite, le plus inattendu, celui de la jeune fille modèle, qu'elle n'ose cependant arborer que lorsqu'elle est sûre d'être seule, ou au travail à la librairie. Lunettes sur le nez, attitude posée et correctement habillée, on est plus vraiment sûrs de se retrouver face à la même personne!
En parlant de ses tenues justement... Elles passent par à peu près tous les styles, Elinn n'accordant pas grande importance à ce qu'elle porte, pourvu que ça lui permette de se fondre dans le paysage, ou au contraire de se faire remarquer, en quelques rares occasions savamment calculées. Toute sa garde-robe -ou une grande partie tout du moins- est conçue par ses soins, puisqu'elle est victime d'un affreux tic -pas si dérangeant que ça, à bien y réfléchir- qui l'a abonnée aux friperies et autres marchands de tissus et occupe ses insomnies à grands coups d'aiguilles et de machine à coudre. En général, elle opte plutôt pour les couleurs sombres et ternes, ou très vives, partant du principe que les teintes pastelles ou trop douces seraient fatales à ses yeux -on est une Ombre ou on l'est pas...-.
En outre, quelques particularités notoires, comme cette branche de lierre couleur sang tatouée autour de son avant-bras et de son poignet droit, de sort qu'une des feuilles s'étale sur le dos de sa main, cette petite paire d'ailes d'ange gelées derrière le lobe de l'oreille gauche ou ce corbeau perdant ses plumes dans son envol à la base de sa poitrine. Il y a aussi, relatifs à sa vie d'avant, une chaînette -seul bijou qui ne connaîtra jamais la boîte et le tiroir, mais rien d'autre que le contact de sa peau- accompagnant une croix ansée -en hommage à son nom de scène "Isis"?-, faisant office de pendentif, de bracelet ou de chevillère selon l'envie, et de nombreuses cicatrices -souvenir de son accident de camion-, pas trop voyantes cependant, disséminées un peu partout sur son corps.
Dernière conséquence de son accident et son arrivée, une insensibilité presque totale aux antalgiques et toutes les formes de drogues. Fait aussi étrange qu'inexpliquable, son corps n'est pas capable de relâcher son attention, si bien qu'anesthésies et autres substances hallucinatoires sont inefficaces, et qu'une nuit de sommeil ne peut décemment pas dépasser quatre heures pour elle. Seul un cercle très fermé de personnes ont connaissance de son problème, dont elle ne s'accommode que lorsque ses vieilles blessures lui rappellent combien elles sont douloureuses, ou quand une migraine tenace lui reproche d'en avoir fait un peu trop la veille, faisant semblant d'être ivre.
"Personne ne peut porter bien longtemps le masque."
Yuki(che)-sama!!
Age? Humm~>_>
Niveau RP? 1-2ans d'ancienneté et une 15aine de personnages joués ou abandonnés à ce jour. Bref, sans faire un CV de 3m de long, mon niveau est plutôt acceptable, quoique très variable selon les périodes, les RP, le moment...
Comment avez-vous connu le forum? On se demande hein?... Et...? Premières impressions? Suggestion, remarque? Stupide modèle.
Enfin, le meilleur pour clore la plus belle des présentations (on l'espère!), LA question à... une validation de la fiche! Combien de fois notre cher bon vieux Mist(igri) a-t-il eu droit à son //SBAFF// lors de sa présentation du règlement?
Spoiler:
Code validé par le GRAND patron, Mist (c'est pas juste, pourquoi autant de violence envers moi? T_T)
Dernière édition par Elinn Rag le Lun 15 Nov - 14:27, édité 7 fois
Sujet: Re: "Mistigri, c'est mon patron!" Ven 2 Juil - 18:49
Ouah...quelle longue présentation 'o'. Bon et bien, aprés avoir enfin finis de la lire, j'ai trouve rien à redire, a part quelque petite erreur d'inatention comme: "le père de faille embarqua toute la maisonnée " "sa coutre carrière" (enfin du moins, je pense que tu voulais pas dire ça '_' )
Bon ba, vu que c'est pas des fautes très graves et que tu peut vite y corriger, tu est officiellement validé! =D
Elinn Rag
Guitare ensanglantée ♥
Messages : 172 Date d'inscription : 25/06/2010 Age : 29