Cadavre exquis / Croquant et fondant / Douce rébellion ♥
"L'Univers existe pour que j'existe."
Présentation générale
Nom: Regen ("pluie", en allemand dans l'texte ) Prénom: Mia (petit caprice purement gratuit (a)) Surnom: Son prénom n'est-il pas encore assez court?! Bon, d'accord, on peut faire mieux. Mia, pour les z'intimes, c'est Mi'. Mais les z'intimes... Intimes quoi! Et puis, 'y a Syn. Mais lui, encore moins de gens l'utilisent... Sinon, pour les autres, c'est Mia, ou un coup de poing dans le ventre. Sexe: ( . )M _ ( )F _ ( . )Autre?! O_O Age: 21 ans Groupe: ( . )Adulte _ ( . )Galérien _ ( * )Rameur _____________( . )Etudiant _ ( . )Mistes _ ( . )Ombre Métier: Arnaqueuse/voleuse. Niveau scolaire: Gn...?
"Les sots parlent beaucoup du passé, les sages du présent, les fous de l'avenir."
Biographie
Premier novembre. Le jour des morts. Enfin, ça, c'est pour ceux qui ont le temps de se préoccuper des morts...
Dans le petit village indien où nous sommes, on tâchait plutôt de rester en vie. D'abord en évitant de se noyer: la pluie tombait sans relâche depuis plusieurs jours sans faiblir ni s'interrompre, avait fait déborder les rizières, inondait les foyers les plus proches. Une telle quantité d'eau avait pris de court les habitants pourtant rodés aux caprices de la mousson, en obligeant quelques-uns à aller se réfugier chez ceux dont les pilotis de la maison avaient résisté. Et pour cause, la saison n'était pas encore tout à fait commencée, on avait pas eu le temps de se préparer. On luttait aussi, pour survivre ou tout simplement vivre, dans la dernière maison du hameau.
Un peu à l'écart, pas bien imposante, tanguant légèrement sur des bases incertaines, malmenées par les courants d'un torrent improvisé à travers le village. Une faible lumière y avait exceptionnellement été allumée pour pallier au soleil caché derrière les nuages ténébreux, et plus de visiteurs que d'ordinaires s'étaient retrouvés auprès de l'occupante des lieux.
Elles allaient bien. L'une hurlant de toute ses forces l'autre n'ayant même plus l'énergie de sourire. Les quelques femmes du village venues les soutenir mettaient de l'ordre dans la pièce, cherchaient des couvertures, s'occupaient directement d'elles. En silence, recueillies et concentrées. A même le sol, sur sa paillasse de feuilles tressées, la nouvelle mère dormait, son enfant dans les bras.
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-Dis maman, il est où?
Une question récurrente dans les conversations des deux femmes. "Il", du surnom de ce vide qui avait toujours vécu à la maison, semblait obséder la fillette dès qu'elle s'était rendue compte de son existence.
Courant inconsciemment les champs et les rizières, elle avait évidemment pu constater combien, déjà, elle était "anormale": chez elle, il n'y avait que maman. Bizarrerie notoire lorsqu'on voyait que les foyers voisins étaient tous peuplés, si ce n'est gouvernés par la légendaire figure du père de famille. Non pas qu'elle en soit gênée; l'enfant s'accomodait parfaitement de cette vie à deux. Mais ce manque, sans qu'elle le ressente autrement que de façon purement objective, avait quand même de quoi l'intriguer.
Lorsqu'elle avait questionné -harcelé- les autres habitants à leur tour, y compris celles qui avaient été présentes à sa naissance, personne n'avait jamais pu lui donner d'informations très variées. Mais c'était toujours ça d'acquis: déjà, son géniteur n'était pas ici; tous les hommes adultes du village étant à la tête d'une maisonnée avec femme et enfants. Pire! il n'était pas d'ici: à travers son physique se révélaient peu à peu les origines croisées de la petite. Personne ne connaissait donc ce père invisible; cette mère était une femme de mystères.
Et elle mourut avec ses mystères, puisque, alors que sa fille atteignait le seuil symbolique des quinze ans, la maladie la prit et lui fit rendre son dernier souffle sur la même paillasse où elle avait survécu à bien des douleurs des années auparavant. Alors que le témoin de sa mort l'implorait une dernière fois de lui révéler son secret, elle ne répondit que d'un sourire.
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Bombay. "La Ville", comme on disait dans sa campagne. Eh bien, ça y est, elle y était. Elle, qui se serait volontiers vue continuer d'habiter la maison qui l'avait vue naître, qui vibrait encore du dernier sourire de sa mère. Bien établie, dans son village. Elle avait même commencé à récolter les premières pousses d'intérêt que ses charmes exotiques avaient semés chez les siens, en particulier ceux de son âge. Oui, elle aurait pu être heureuse, malgré tous ces manques impossible à combler. Mais elle ne pouvait plus. Puisqu'elle l'avait trouvé.
Des numéros sur un vieux papier abîmé.
C'était ça.
Le secret de sa mère.
Donc, la voila en ville, sur les traces du "vide" qu'elle avait encore une chance de retrouver. C'était maladif; elle se sentait obligée de le rencontrer. Certainement pas pour elle-même: dans le fond, elle s'en fichait, et il pourrait bien l'envoyer paître qu'elle resterait de marbre. Mais elle savait qu'elle devait le faire. Elle regretterait, sinon. Et puis, elle s'occuperait un peu, comme ça. Bizarrement, depuis qu'elle avait eu ce prétexte de partir, jamais le village ne lui avait paru si ennuyeux, si paisible, dénué d'intérêt. Une vie sans surprises et sans ouvertures ne la tentait plus. Pire, elle l'emprisonnait. S'en aller devenait alors impératif; et sa quête serait sa circonstance atténuante lors des adieux.
Mais avant de pouvoir composer ce numéro - on lui avait enfin appris ce que signifiait cette mystérieuse suite de chiffres-, il faudrait qu'elle sache répondre à son interlocuteur, quel qu'il soit, et elle se doutait en tout cas qu'il n'était pas indien. C'est là qu'intervint "la Ville".
Elle voulait quitter son village et sa vie, oui, mais elle étouffait dans son logement vétuste, dans une solitude encore différente de celle qui l'enlaçait auparavant, et dans cet amas d'âmes et de constructions définitivement trop décalées par rapport à tout ce qu'elle avait pu connaître ou imaginer. Du coup, sa volonté et son acharnement en furent décuplés: elle apprit tout ce qu'elle estimait avoir besoin de connaître -comme cette langue compliquée qu'on lui avait dit être comprise partout dans le monde; meure celui qui le lui aura affirmé si cela s'avérait faux- en moins de temps qu'il ne faut pour s'y résoudre. Parallèlement, bien sûr, à un travail qui subvenait à peine à ses maigres besoins. Découvrant chaque jour quelque chose d'inconnu, mais ne s'en formalisant pas et s'adaptant à cet élément nouveau, elle passait à travers cette vie transitoire qu'elle voulait abandonner le plus vite possible sans s'accrocher à rien qu'elle jugeait inutile en dehors d'elle. Au final c'est en moins d'un an qu'elle approcha son but du plus près qu'elle put avant que sa patience ne la lâche.
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La sonnerie lui vrilla les tympans trois bonnes fois avant de laisser entendre une voix résolument masculine, une langue inconnue -encore une...
-Oui?
Elle, elle opta plutôt pour l'anglais. Maladroit, inexact, mais assez révélateur de sa localisation, sûrement.
-Tu as laissé ton numéro à quelqu'un, il y a seize ans, hein?
Même pas sûre de ce qu'elle disait, tant sur la forme que sur le fond, elle se surprit d'une certaine nervosité en attendant la réponse à sa fausse question. Après un silence d'éternité, on réagit enfin. Dans un langage plus compréhensible malgré un fort accent, mêlé de perplexité.
-Tu es...? -...Sa fille. Maman est morte. J'ai fouillé ses affaires. Elle l'avait bien caché, ton papier.
N'y tenant plus, elle avait tout déballé, d'un coup, d'une voix sèche. N'avait plus rien d'autre à faire qu'à écouter la suite.
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Elle venait de le recevoir, le coeur battant. Elle avait vraiment eu peur qu'il ne parvienne pas jusqu'à elle.
Son présent. Son sésame.
Deux bouts de papier dans sa main: le vieux numéro et son nouveau gage de renouveau.
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Comment la reconnut-il dès aussitôt qu'elle eut passé la porte des arrivées à l'aéroport? Ah, oui, elle devevait forcément l'être, reconnaissable. Un seul sac en bandoulière, au tissu rapiécé. Débardeur flottant, pantalon de toile et sandales. Crinière de sauvageonne. Air déconcerté et indifférent à la fois. Les autres voyageurs débarqués avec elle étaient plutôt du genre fatigués, mais souriants; encombrés de solides et lourdes valises; en général regroupés au sein d'une petite tribu où ils dicutaient en riant. Et surtout couverts d'épais manteaux. C'est vrai qu'elle-même ne tarderait pas à frissonner sous l'inhumaine température qui l'avait saisie aux entrailles à peine sortie de l'avion. Et encore, elle était à l'intérieur. Mais on se doute quand même qu'il la repéra surtout grâce à un (gros) détail, comme il l'admit lui-même...
-Eh ben. Un instant, j'ai cru que c'était...- -On me le dit souvent.
Non, finalement, il ne le dit pas. Elle l'avait prévu. Elle le savait: elle était la soeur jumelle de sa mère. Même les différences physiques qu'elle avait hérité de lui n'altéraient pas assez la similarité pour empêcher une certaine confusion. Seulement, toute admirative qu'elle était envers cette femme et la part de sa vie dont elle avait été témoin, elle était elle, et n'appréciait pas qu'on exagère la ressemblance jusqu'à la prendre pour un prolongement de sa mère. Son père s'avança, pour lui poser un manteau sur les épaules -lui aussi avait anticipé le déroulement de cette rencontre-; qui était-elle, d'ailleurs, elle?
-Et... Tu ne m'as pas dit ton nom, au téléphone. -Mia.
Non... Ce n'était pas vrai. Elle n'était pas Mia. Personne, jamais, dans son village, dans "la Ville", dans sa vie l'avait appelée ainsi. Elle n'était pas Mia. Elle n'avait jamais été Mia. Soit. Elle serait Mia.
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Après. Eh bien, après, elle s'installa juste chez cet homme. En assez peu de temps, elle donna l'impression d'y avoir toujours vécu. Elle s'était juste appliquée à enterrer tout ce qu'elle avait pu vivre avant dans le cimetière des souvenirs.
Il ne lui fallut pas plus longtemps non plus pour se glisser dans la peau d'une berlinoise accomplie... Enfin, à peu près. Quand elle fut à même de comprendre à peu près l'allemand, ce qui, on s'en doute à la vue de ses capacités d'apprentissage, ne lui prit pas toute la vie, elle se mit en tête de vivre le plus normalement du monde. Donc d'aller au lycée.
Une période qui ne mérite pas qu'on s'y attarde, à son goût. Dès qu'elle passa le portail de l'établissement qui serait le sien, elle sentit que, finalement, elle le regretterait. On sait comment se comportent les gens, à fortiori les élèves, envers l'inconnu et la bizarrerie. Eh bien, dès son entrée dans ce lycée, et même bien plus tard, sa vie ne fut rythmée que de ce genre d'attitudes. Regards qui dévisagent, murmures, rires occasionnels, solitude. Parfois des comportement plus conciliants, qu'elle interprétait soit comme une démarche intéressée, soit comme de la pitié. Non, décidément, si elle comprenait que cette existence l'occupait plus que celle qu'elle avait commencé chez elle, l'abandonnant avant même de l'avoir vraiment commencée, et qu'elle n'envisageait pas d'en changer encore, elle n'en sortit pas indemne. Isolée, renfermée, agressive. Encore plus fière et indépendante. Presque muette, sans confiance envers autrui, détachée dans ses relations. C'est dans cet état d'esprit qu'elle finit pas échouer dans ses études, ce qui était plus ou moins prévu -mais qu'elle tenait à faire jusqu'au bout-, et qu'elle songea à travailler. Passant sous silence les difficultés supplémentaires qu'elle a eu à se trouver une place où on l'accepterait, et les détails de son boulot, puisque cette facette de sa vie est secondaire, on dira juste qu'elle était parvenue à se faire embaucher quelque part, et qu'elle n'appréciait pas particulièrement ce qu'elle faisait.
Et à la maison? Oui, elle vivait toujours avec son père ou plutôt... A côté de son père. Tout comme les autres personnes que Mia côtoyaient, lui aussi perçut les effets de son changement: elle ne lui parlait plus. Faisait comme si elle était seule. Pourtant, elle n'avait pas l'air ni de lui en vouloir -elle lui était même encore un minimum reconnaissante envers lui-, ni d'être pressée de s'en aller pour toujours plus d'indépendance -puisque ça semblait être sa notion suprême-. Elle ne l'évitait pas spécialement non plus. Elle se contentait juste de lui jeter un regard lorsqu'il entrait dans son champ de vision, puis de faire comme si elle l'ignorait, n'ouvrant la bouche que lorsqu'il la sollicitait. Bref, il s'y perdait. Il s'y perdit quelques temps, peut-être deux années, ou trois. Et après, ce fut elle qui le perdit.
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Elle rentrait souvent tard, Mia, courant toujours les rues lorsqu'elles se faisaient plus sombres, plus désertes, plus dangereuses. Et ce malgré les remontrances de son "colocataire", malgré ses inquiétudes sans cesse renouvelées. Mais d'un côté... Il ne lui interdisait rien; il ne pouvait rien lui interdire. A-t-on encore un semblant d'autorité sur une jeune femme de vingt-et-un ans?
Là aussi, elle rentra tard. Très tard. Elle avait fait quelques heures supplémentaires, prétexte pour sortir plus tard que d'habitude et traîner sur les trottoirs alors que la brise nocturne serait bien installée, que la lune serait déjà haute dans le ciel et que les derniers retardataires seraient enfin rentrés chez eux. Elle avait savouré sa marche encore plus que d'ordinaire, seule, entre néons aveuglants et impasses ténébreuses. Puis elle était rentrée. Rentrée, déjà résignée à subir le sermon de son père en guise d'accueil. Cette fois, il aurait un peu raison, d'ailleurs. Un simple coup d'oeil à sa montre lui en fit prendre conscience; il était vraiment tard. D'un coup étreinte d'une fatigue palpable, seule l'envie d'aller retrouver son lit constituait la dernière pensée cohérente de son esprit. Si elle n'avait habité à un étage trop élevé pour pouvoir rallier sa fenêtre sans risquer la chute mortelle, elle n'aurait pas hésité: même à une heure pareille, "lui", serait toujours d'attaque pour lui reprocher ses horaires. Dommage pour ses rêves de sommeil, elle ne se couchera pas ce soir.
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La lumière était allumée. Pas besoin de se cacher, donc. La clé cliqueta dans la serrure sans que Mia ne cherche à se rendre silencieuse. La lumière était allumée. Mais personne ne vint à sa rencontre. Fronçant les sourcils en même temps qu'elle clignait des paupières, aussi étonnée que tentée de passer son chemin et de rejoindre sa chambre au plus vite, la jeune femme fit quelques pas dans le salon sur lequel s'ouvrait la porte. Appela. Écouta. Rien, silence. Un peu angoissée par la perspective d'être seule chez elle, chose qu'elle exécrait sans se l'expliquer, elle alla tenter le diable, et s'aventura jusqu'à la chambre de son père. Il pouvait avoir laissé allumé et s'être lassé d'attendre entre temps. Elle poussa délicatement la porte. Vide. Alors, étreinte par une horrible sensation de véritable solitude, muée de la crainte qu'elle soit allée un peu trop loin cette fois, et qu'elle soit la cause de cet appartement vide, elle rejoignit sa propre chambre en se promettant de s'excuser auprès de son géniteur dès qu'elle le verrait. En entrant elle mit les pieds dans une flaque de sang.
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De retour dans la rue. Une seule image dans la tête. Celle d'un homme, mort, sur le sol de sa chambre. D'un couteau planté dans son coeur, au milieu de dizaines d'autres blessures. De ce qu'elle ne comprenait pas, de ce qu'elle ne réalisait pas. Et de sa fuite, sans empressement ni panique. De ses traces de pas rouges dans l'escalier. De la rue, de nouveau.
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-Mademoiselle Mia Regen? -Oui?
Le lendemain, elle était allée travailler, comme si de rien était. Elle n'avait pas passé la pause déjeuné qu'un agent de police était venu la cueillir sous les yeux médusés de ses "collègues". Elle l'avait vu venir comme s'ils avaient eu rendez-vous.
-Etes-vous rentrée chez vous, hier soir? -Oui. Tard. -Vous n'avez rien remarqué d'anormal? -... -Bon. veuillez me suivre jusqu'au poste.
Mia s'exécuta, sans broncher. Tellement que l'agent en oublia de lui passer les menottes.
"Au poste" devint vite pour la jeune femme "dans la salle d'interrogatoire". En effet on la fit directement entrer dans cette pièce quasiment vide de tout ameublement, où ne tarda pas à la rejoindre un autre homme, celui-là sans uniforme particulier. Il avait l'air de commander les autres. Encore une fois elle l'accueillit aussi calmement que si il l'avait invitée à déjeuner, et que sa venue était tout ce qu'il y avait de plus prévisible, attendu même. Après avoir pris l'apéritif, l'inspecteur passa directement au plat de résistance.
-Où étiez-vous hier soir. Toute la soirée. -Au boulot. Dehors. Chez moi. Et encore dehors. -Vous n'avez pas répondu à mon collègue tout à l'heure, au sujet de votre passage chez vous. -Oui. -Pourquoi? -... -Mademoiselle, comprenez que la situation est grave et je... -Je sais. -Vous savez? -Mon père est mort.
Bien que les seules preuves sûres qu'ils aient trouvé sur la scène du crime soient effectivement les traces du passage de cette femme qui restait de marbre en avouant cette vérité, la révélation généra une certaine surprise chez son vis-à-vis. Puis il se ressaisit, soupira bruyamment, s'enfonça dans son siège.
-Bon. Ca nous facilitera la tâche alors. Vers quelle heure êtes-vous rentrée? -Tard. -C'est à dire? -Tard.
Nouveau soupir.
-Je vois... Et quelqu'un peut-il nous aider à confirmer votre emploi du temps? -Au boulot, la femme de ménage. Je suis partie avec elle. Dehors, la lune. Chez moi, mon père.
Silence. Gêné. Exaspéré. Quelle était donc cette fille qui dans cette situation semblait prendre un malin plaisir à faire tourner en bourrique qui ne tarderait pas à se rendre à l'évidence qu'elle était responsable de ce qui était arrivé au cadavre de sa chambre?
-Bien, merci de votre coopération, mademoiselle. On va vous garder quelques temps, juste le temps de confirmer ce que vous avez dit. Puis nous aviserons.
Sur un signe de tête il fit entrer un policier. Peu après, la porte d'une cellule se refermait sur elle. Elle entreprit de rattraper sa nuit.
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-Après délibération du jury, l'accusée Mia Regen est déclarée coupable des crimes qui lui sont reprochés à la majorité des voix. La peine réclamée est la réclusion criminelle à perpétuité, applicable sur-le-champ.
La sentence tonna comme un orage un peu trop violent aux oreilles de Mia. Fidèle à elle-même, et à l'attitude indifférente dont elle faisait preuve depuis qu'elle avait été acuusée du meurtre de son père, aucune réaction particulière ne se fit voir sur son visage. Le long et pénible procès se terminait, elle fut emmenée. Presque soulagée de rejoindre la tranquilité de la prison. Avec deux seuls regrets: liberté et vérité.
Pendant qu'on la conduisait jusqu'à sa demeure définitive, elle sombra dans le plus profond des sommeils. Tiens, c'est vrai qu'elle avait eu un goût étrange, l'eau que lui avait fait boire le policier assis en face d'elle, dans le fourgon. Un saveur de "moins pire qu'il n'y paraissait".
Le véhicule bifurqua juste avant l'entrée de la route qui menait à la maison d'arrêt.
See you next... In Togenkyo.
"De toute éternité, le Beau est plus rentable que le Bien."
Description mentale
Mia. Tout son être se résumerait à être une éternelle opposition d'elle-même. Du physique au mental, ou même au sein de ces deux domaines, rien ne coexiste jamais sans sa contradiction.
La première, la plus visible, est ce besoin de toujours rester dans l'ombre. Mia est une fille discrète, voire secrète, qui parle peu d'elle, qui parle peu tout court d'ailleurs. Une onomatopée suffit à remplir une conversation chez elle. De fait, c'est une grande amoureuse du silence, du repos propice à la réflexion qu'il offre. La jeune fille peut rester des jours, des mois sans parler, gagnant une voix légèrement éraillée au bout du compte. Bien sûr, on se doute qu'elle n'a pas souvent l'occasion de se livrer à ce genre de défis, ne serait-ce que de par son "boulot".
Cependant, n'allons pas nous imaginer que c'est une adepte de la solitude. Au contraire, la demoiselle ne la supporte pas. Même dans le silence, elle ne survivrait pas sans une présence auprès d'elle, humaine de préférence. Curieux: une jeune femme qui n'aime pas se révéler, mais qui a besoin de quelqu'un dans son intimité pour être complètement à son aise...
Dans ses relations, justement, c'est plutôt brouillon. Mia, qui pourtant sait séparer ses différentes vies de façon exemplaire, a quand même un peu de mal à trier les personnes qu'elle côtoie dans chacune de ses vies successives. Oh, non, elle ne laisse pas les ombres du passé la rattraper -qui aurait envie de lui courir après, de toute façon?-, mais toute personne qu'elle connaît est susceptible de faire un tour dans les différentes "catégories" qu'elle s'est créées. Ainsi, quelqu'un qu'elle a volé peut se faire ami ou amant, tout comme elle volerait quelqu'un à qui elle est attachée. Mais c'est peut-être ce qui arrive lorsque quelqu'un de trop indépendant et égoïste tient à entretenir un minimum de relations.
Egoïste, oui, et dénuée du poids d'une conscience inexistante ou de gênants scrupules. Enfin, ça, on le savait déjà, quelque part, rien qu'en apprenant comment elle gagne sa vie. Mais ne lui en voulons pas trop, elle n'est pas née comme ça, et a été un peu forcée de se doter de ces défauts salutaires.
Maintenant qu'on en parle, de son passé, il serait tant de dire que c'est quelque chose dont Mia n'a que faire. Ayant connu plusieurs grands bouleversements de son monde et de sa vie, il a bien fallu qu'elle s'adapte. Sans doute en prévision de ce genre de cas, son esprit a été conçu de manière à ce qu'elle puisse faire table rase sur tout ce qu'elle a pu vivre pour repartir de zéro. De quoi en faire une habitante exemplaire de Togenkyo? Pas tout à fait...
Non, parce que la demoiselle ne supporte pas l'enfermement. Claustrophobe à l'extrême, rendue folle par les entraves ou autre moyen de la priver de sa liberté, on comprend vite quel est devenu son but en arrivant dans la ville, et ce qu'elle pense de tout ça...
Du reste, c'est quand même quelqu'un qui vit au jour le jour, sans même un véritable chez-elle. Puisqu'elle se débrouille toujours sur le moment, elle n'en a pas vu l'intérêt jusqu'à maintenant, alors pourquoi se tuer à entretenir un appartement -où elle ne serait presque jamais-? Et puis, c'est aussi par soucis de survie mêlé d'une certaine paranoïa: si jamais quelqu'un qui lui en voudrait -dieu sait qu'ils sont nombreux à avoir des raisons de la haïr-, et chercherait à lui nuire, il irait d'abord explorer l'antre de ses faiblesses: chez elle. Or, elle ne supportait ni qu'on fouille dans ses affaires, ni qu'on envisage de lui nuire. La solution la plus sûre est donc de demeurer aussi insaisissable que le vent.
Et puis, mis à part l'idée d'un jour repasser de l'autre côté des murailles de la ville, qui l'obsède depuis son arrivée, Mia n'est pas quelqu'un d'acharné. Si elle se heurte à un échec ou un refus, quel que soit les circonstances, elle n'insistera pas plus que de raison. Autant aller voir ailleurs si la chance est meilleure.
Par contre, c'est une grande impulsive, qui est constamment guidée par ses humeurs et émotions de l'instant. Dites-lui quelque chose qui ne lui plait pas, vous verrez le résultat! Eh oui malgré sa frêle corpulence elle ne manque pas d'être violente et, pour peu qu'il y ait à sa portée de quoi lui faire une arme, peut devenir très dangereuse. Et, bien sûr, elle est plutôt susceptible, et très réactive sur certains sujets particuliers, sinon la partie aurait été trop facile. De plus, ne croyez pas l'effrayer avec plus gros qu'elle, ou une situation dangereuse ou désespérée, puisqu'elle fait aussi une tête brûlée particulièrement agaçante pour ceux qui voudrait bien qu'elle reste en un seul morceaux. Des défis-suicide -elle est aussi très joueuse- aux actes inconsidérés, rien ne la fait reculer, et elle semble bien être immunisée contre la peur. Une demoiselle qu'il vaut mieux prendre avec des pincettes, donc...
Description physique
Mia, malgré ses origines, n'est pas très représentative de l'indienne métissée de base. Bien sûr, elle a la peau un peu plus mate, les yeux un peu plus fins que la plupart des gens, et cette espèce de charisme exotique qu'on rencontre chez les personnes qui nous ressemble tout en respirant l'aspect d'un ailleurs inconnu. Mais ce n'est pas ce qui saute aux yeux, et tant mieux pour la demoiselle, qui déteste être la cible des regards, même bien intentionnés.
Attention, ce n'est pas pour autant qu'elle est l'incarnation parfaite de l'allemande typique, comme l'autre partie de ses racines le laisseraient suggérer, loin de là! Disons que le tout est si bien mélangé qu'elle est littéralement sur le fil entre deux racines sans ni pencher d'un côté, ni de l'autre, et sans non plus montrer rien qui ne laisse identifier de façon sûre ces deux partis.
Mia donc, cet espèce d'alien aux origines improbables -mais c'est tant mieux puisque l'étrangeté est son domaine de prédilection-, possède une silhouette assez grande tout en restant dans la moyenne, et fine au possible. Si frêle qu'on s'imaginerait facilement la briser d'une petite tape dans le dos. En fait il n'en est rien: regardant mieux, on s'apercevrait de l'activité frénétique dans laquelle est en permanence plongé ce corps sec et nerveux à la maigre musculature pourtant toujours tendue. Ces nerfs en perpétuelle alerte, même lorsqu'elle tâche de se relâcher, lui confèrent aussi les réflexes et la rapidité d'un serpent, et son manque de force et de présence brutes sont palliées par une souplesse quasi élastique. Cette dernière particularité est d'ailleurs bien pour la servir, puisqu'elle se plait à prendre toujours les postures les plus improbables en toutes circonstances, qu'elle y soit obligée ou non. Elle prétend, et il y a une certaine part de vérité dans ces dires, qu'elle ne peut se détendre vraiment que de cette façon.
De cette apparence générale on ne notera après plus que les doigts agiles, idéaux pour crocheter serrures et fenêtres comme pour prodiguer les douces caresses que nécessitent bien souvent la tromperie; cette manie de ne jamais se tenir droite ou si peu; les formes proportionnées de manière à les remarquer mais à devoir tout de même chercher pour les voir, ce qui on s'en doute fait vite s'emballer les imaginations de certains...
Quant à ce que d'aucuns jugent d'une importance primordiale: le visage et les yeux, la jeune femme les cache sous une longue crinière de sauvageonne, c'est-à-dire pas très égale ni très souvent coiffée avec le soin des coquètes. Ce n'est pas pour autant qu'elle la néglige: des jeux de couleurs bleus et blancs à leur manière malgré tout soyeuse, ce n'est pas par le manque d'intérêt pour ses cheveux qu'elle s'illustre, mais juste par amour de ce que les autres qualifient en général de "bizarre". Bon, et aussi avec l'aide d'une petite pointe de flemme. Sous ces mèches aux problématiques diverses et variées donc, un visage. Oh non il n'est pas spécialement caché, comme on aurait pu avoir le malheur de le lire plus haut, mais il est juste tellement ordinaire qu'il est éclipsé par tout le reste. "Ordinaire"? Saurait-on concevoir une description de Mia avec le mot "ordinaire"? Et pourtant... C'est bien la seule chose qu'on jugerait sans trop de difficulté comme telle, et pour cause, puisqu'il s'agit de son principal outil de travail.
Passons sur les yeux perdus entre bleu et noir, qui eux tâcheraient presque l'impression de normalité qui se dégage de la figure où ils sont enchâssés, pour directement en venir aux traits, dessinés de la pointe du crayon, avec juste ce qu'il faut d'expressivité. Non, en fait, il n'y a rien de si ordinaire ici, en particulier cette impression qu'elle arrive à donner. Puisque c'est ça, juste ça, le jeu digne de comédienne qu'elle a tellement répéter que c'en est devenu une composante de base de son être: la capacité à moduler son visage à volonté. Alors évidemment, puisque le faux n'est pas ce qu'elle préfère, il y a bien quelques interventions du naturel dans ces moues et expressions comme dans ses regards, il y en a même souvent, dès qu'elles trouvent l'occasion de se manifester; mais on ne nous enlèvera pas de la tête que sans ça, son visage n'est pas habité par tout ce qui émane du reste de son être. La plupart du temps.
Pour en revenir à des considérations moins contradictoires, mais seulement pour un instant, parlons du style de Mia. A parler franchement, elle n'en a aucun, où ne cherche pas à en avoir. Ici, ses seuls critères de choix sont la simplicité et le confort, puisque vêtements moulants, lourds ou parés de mille froufrous ne trouveraient place que dans sa poubelle. Même pour le "travail", cette règle demeure inchangée; elle n'est à l'aise que dans plus large et plus sobre qu'elle. Sinon, seuls caprices qu'elle s'accorde par rapport à son apparence: la -fausse- petite fleur orange pastel qui ne semble pas quitter ses cheveux, et un long pendentif représentant un sapin. Ces accessoires, pour être des signes de reconnaissance notoires, n'ont pourtant à ce jour aucune signification connue, du moins connue des autres.
En gros, bien qu'on ait évoqué qu'elle exécrait être un objet de curiosité, la jeune femme n'y échappe pas. Mais, finalement, elle est surtout égocentrique, et se contrefout des hypothétiques jugements qu'on pourrait porter à son égard. Aimant à être bizarre, mais aussi restant le plus possible discrète: est-ce l'arbre de l'apparence cachant la forêt intérieure?
"Personne ne peut porter bien longtemps le masque."
Toi, derrière le clavier, qui est-tu?!
Devine, baka! Age?
Niveau RP? Variable, malgré les dires de quelques-uns
Comment avez-vous connu le forum? On se demande hein? Et...? Premières impressions? Suggestion, remarque? Si y en avais, j'les corrigerai moi-même ou j'en parlerai à Baka-Or u_u
Enfin, le meilleur pour clore la plus belle des présentations (on l'espère!), LA question à... une validation de la fiche! Combien de fois notre cher bon vieux Mist(igri) a-t-il eu droit à son //SBAFF// lors de sa présentation du règlement?
Spoiler:
Autovalid' by me, parce que le code est marqué sur le panneau d'admin de toute façon ♫
Dernière édition par Mia Regen le Mer 17 Nov - 18:59, édité 7 fois
Ouah, chouette, une nouvelle o/ Bienvenue a toi ~ Bon courage pour ta fiche (visiblement pas commencés) N'hésite pas à nous contacter si tu as des questions, par Mp ou bien sur la Cb
Ha ha! Il me semble que j'en avais parlé à Akari, mais comme j'hésitais encore... Bref! C'était le p'tit coup de tête du soir~
Deux semaines... j'vais essayer de penser à tout ça pendant mes cours, pour tout rédiger jeudi. Après, je sens que ça va être le bordel dans ma tête, j'vais faire comme avec Justine et la boucler en un mois...
Bref, bon courage moi ♥ Et bon courage toi quand tu viendras lire, je suis en mode "écriture de gros placards" ♥
Tesa akiho
Habitant de Togenkyo ♪
Messages : 42 Date d'inscription : 01/11/2010 Age : 34 Localisation : ici ou là, ou peut etre par là